Nous voilà redevenus nomades… Ayant levé l`ancre après quatre jours passés à Antalya, l`appel des grands espaces tel un besoin vital, se faisait de plus en plus sentir.
C`est l`exotisme des palmiers de la côte du sud qu`on quitte en faveur des montagnes imposantes. En effet, en une seule petite journée de 50 kms on s`est retrouvés à plus de 900 mètres d`altitude.
La fatigue devient presqu`une illusion quand on s`arrête pour admirer la beauté de ces pics tout autour de nous.
Mais les paysages sont aussi inattendus que variés si bien qu`on se croirait parfois en Afrique!
Les lacs sont magnifiques…! Il y en a même un qui nous a permis de refaire notre réserve en sel pour un bon bout !
Mais dans ces coins de l`arrière-pays personne n`a jamais vu de touristes ordinaires, encore moins des voyageurs en vélo. On arriverait d`une autre galaxie et ils auraient peut-être moins peur…! Ça peut parfois ne pas être évident de trouver un endroit pour dérouler la tente quand après plus de dix demandes, le refus est toujours le même. Soit qu`ils nous renvoient à la ville précédente beaucoup trop loin avec la noirceur qui arrive ou le deuxième choix est unanime; vous devez avoir l`accord du maire du village…mais on ne sait pas où il est (toute cette discussion est en langage des signes…!). Avec notre gentille insistance et surtout ma patience légendaire, on a fini par trouver un bon Samaritain qui a accepté de prendre le risque de nous faire dormir dans le petit parc en face de sa maison. Pas eu le temps de dire « Ouf! » que déjà la moitié du village nous encerclait !! Ils étaient curieux de voir comment on se débrouillait avec notre attirail mais surtout incrédules de voir qu`on allait vraiment passer la nuit là-dedans…! Un jeune adulte au regard libidineux voulait même partager la tente avec nous après avoir su que c`était une trois places !! WOW….bienvenue l`intimité ! Le lendemain matin, on s`est fait réveiller par le troupeau de chèvres qui passait avec la bergère.
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| Faut pas se leurrer, les turcs sont à l`origine de la mode "Yo" !! |
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| Ça s`appelle un voyage de paresseux... |
Dans la ville d`Isparta caractérisée par son smog à couper au couteau, se disputent les kiosques de fruits et légumes dans les ruelles en dédales.
Tout comme au Québec, c`est le temps des récoltes ! Les pommes grenades sont disponibles en abondance et au moins on ne crève pas de faim !!
Après six mois de voyage, n`osant absolument pas livrer sa destinée entre mes mains pourtant expertes, Pedro opta ce soir-là pour une visite chez le barbier du coin. Avec l`aide précieuse de son mini dictionnaire de poche, il fit comprendre au maître du ciseau qu`il ne les voulait pas trop courts. D`un air malicieux et jetant des regards complices à ses voisins de chaise, c`est alors qu`il s`exécuta…Le balayeur s`affairait sans relâche autour de sa chaise…! C`est en sortant que je me suis retrouvée au bras d`un nouveau chum…tandis que lui, en prit pour son rhume !! Par chance que ça ne s`est pas aggravé car la seule enseigne médicale qu`on a pu repérer dans les environs est celle-ci…!!
Par chance que les belles rencontres sont réconfortantes. Sur la route par un beau matin, on y allait de nos « Merhaba !» (bonjour) en réponse aux regards ahuris croisés sur notre passage, lorsqu`un homme nous invita avec des grands signes de la main à venir s`asseoir à sa table pour partager le Çay (thé). Il baragouinait quelques mots d`anglais si bien qu`il nous fit comprendre qu`il était plus pauvre que nous mais que c`était un honneur pour lui de nous payer aussi un Simit (sorte de grand bagel aux graines de sésame vendu à TOUS les coins de rue). Après ce merveilleux moment, on l`a suivi derrière sa moto jusqu`à son commerce là où il disait avoir un traducteur électronique. Un peu sceptiques mais tout de même en confiance, c`est là qu`on a réalisé que son commerce était aussi sa maison…On gardera longtemps un souvenir de cet homme au grand cœur !
Quelques jours plus tard juste en face d`un poste de police, un agent nous fit signe d`un air sérieux de se tasser sur le côté de la route. –Bon…dis-moi pas qu`on a fait de la vitesse ! Ou peut-être, voulait-il seulement vérifier nos passeports…Finalement, il nous demanda d`où on venait et où on allait. Après avoir résumé un peu notre histoire, il nous demanda si on avait du temps pour un Çay (thé). Il a sorti dans l`arrière-cour une table et trois chaises. Quelques minutes plus tard c`était presque le party, d`autres s`étant joint à nous afin d`en apprendre davantage sur les deux curiosités vélocipédistes que nous sommes…!
Celui qui nous avait intercepté sur la route nous demanda si on ne voudrait pas aller souper chez lui. Juste un coup de fil à sa femme, histoire de s`assurer qu`elle aurait le temps de tout cuisiner avant notre arrivée…(j `adore ces concepts…). La rencontre fût très agréable et le repas mémorable sans compter qu`on a fait connaissance avec leur fils de 2 ans mignon comme tout…
Par contre, ça c`est dur pour une grand-mère... !
Johanne et Pedro
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