jeudi 29 mai 2014

CANADA: Les oiseaux migrateurs


Après un bref tour du monde à vélo, parcourant seulement 28 pays de notre
belle planète qui en comporte bien plus, c'est un retour au bercail
qui s'impose de lui-même.

Durant cette période, l'absence de mes filles et de mes petits-enfants
mais aussi de mes ami(e)s s'est fait ressentir de plus en plus.

Dans notre grand pays "supposément" bilingue, c'est à Vancouver qu'on
se retrouve au printemps, se sentant un peu comme des oiseaux migrateurs
ayant fui l'hiver pour la troisième fois.
Dans cette ville peuplée majoritairement d'Asiatiques, tous les rhododendrons
sont en fleurs et les montagnes Rocheuses en arrière-plan dépeignent un décor
enchanteur !

Après six mois à rouler du côté gauche (Thaïlande/Nouvelle-Zélande/Australie)
il faudra faire un petit effort de concentration pour pédaler du "bon côté".
On a remarqué, tous les gens de ces pays n'ont pas la même logique que nous... 
Pour eux, le bon côté c'est la gauche et pourtant ils continuent de dire:

-« Everything is all right»...
Jamais on ne les entend dire:
-« Everything is all left» !

Avec le printemps qui s'installe confortablement, l'été et son heureux temps
des vacances sera à nos portes en moins de deux.

Donc, en cette période propice aux projets et préparatifs de vacances en
cyclotourisme, on a pensé partager en 14 points (ordre décroissant du + au -)
ce qu'on juge qui nous a été le plus utile durant notre voyage.




L'AFFAIRE À PIPI:   *

C'est ainsi qu'on a toujours appelé cet objet assez génial qui se nomme Whiz.
Mais rien à voir avec le fromage...
En effet, quand il faut sortir de la tente la nuit et qu'il fait froid, qu'il pleut,
qu'il y a trop de monde dans les parages ou...simplement par paresse,
c'est le meilleur ami de la femme !





LA BÉQUILLE:   *

99,9 % des endroits où l'on s'arrête, il n'y a rien pour appuyer notre vélo.

Ce qui importe dans le choix d'une béquille qui pourra supporter de lourds
bagages, c'est de s'assurer qu'elle se fixe en deux points d'attaches.
Aussi, la tige verticale qui appuie au sol doit être faite d'acier plein.
Après en avoir usé plusieurs mauvaises... notre modèle préféré est:
La marque Greenfield modèle # SKS2B
P.s.  Ce n'est pas le modèle qu'on voit sur la photo.






LE MIROIR:   *

Bien plus que pour se faire une beauté, il m'a souvent sauvé la vie.

Pedro ne jure que par le modèle qu'on fixe au casque.
Moi je préfère celui fixé au guidon, particulièrement le modèle amovible qui
s'attache avec un large velcro. 
Au besoin, pour prendre l'avion par exemple il se retire rapidement au lieu
d'avoir à dévisser quelques vis et risquer de les perdre...
Tous les soirs, je l'enlève pour éviter de me le faire voler !





LA VESTE RÉFLÉCHISSANTE:   **

Avec cette veste sécuritaire, les conducteurs nous voient de très loin.
Même que parfois je crois qu'elle réfléchit davantage qu'eux...

Elle tient à l'arrière du vélo par un tube de plastique en PVC
(qu'on a trouvé par terre pour se défendre d'un chien agressif en Grèce...).
Le tube est lui-même tenu par des élastiques à crochets qui servent à attacher
les bagages.
Mais chacun peut y aller de son imagination pour fixer la veste...et surtout
pas besoin d'attendre qu'un chien de berger vous attaque !






LA COUVERTURE DOUBLE DE SURVIE EN ALUMINIUM: ***

Quand il fait froid la nuit (en bas de 10 C), l'aluminium conserve vraiment
notre chaleur à l'intérieur de la tente et ça fait toute la différence.

S'il vente fort au moment de l'installation, on attache les quatre coins
temporairement avec des petites pinces noires à papier.  Puis, on les retire
après que le double toit soit installé.







LES ÉLASTIQUES POUR BOUTEILLES D'EAU: ***

Après avoir manqué d'eau une fois dans notre voyage, on en transporte
maintenant souvent plus qu'il n'en faut pour toute la journée, le repas du soir
et du lendemain matin.
Il s'agit simplement d'élastiques à cheveux dont le diamètre est d'environ 5 mm.







LE CLIGNOTANT: *

Vital dans les tunnels et très utile si la tombée du soir arrive avant qu'on ait
trouvé une place pour passer la nuit.

Le modèle qu'on utilise est un "Planet Bike super flash" qui se vend avec
deux batteries AAA incluses.  A la position "clignotement", il se voit à
quelques kilomètres !





LA COLLE "LOCTITE": **

Depuis la fois où j'ai marché sur mes lunettes de soleil, qui par la suite ont
été écrasées à plusieurs reprises, je ne compte plus les fois où Pedro a sorti
sa petite bouteille de colle miracle !
C'est une sorte de "Crazy glue" mais bien meilleure.





LA CORDE À LINGE SANS ÉPINGLES: ****

C'est vraiment l'invention du siècle.  On en a deux et on peut les attacher
ensemble pour faire double longueur.  Il y a eu jadis des jours très chauds
où le panier de lessive était plutôt plein !







LE SAC NOIR DE TRANSPORT : *

Quand vient le temps de prendre l'avion c'est bien pratique. 
Pour les besoins de nos nombreux bagages, on en a 3 de grosseur moyenne.

Pour donner une idée, dans un seul sac on peut rentrer les deux grosses
sacoches arrière et les deux petites avant. 
Et si on pousse un peu il reste encore de la place !





L'ISOLANT: *

Pour se protéger les fesses du froid et de l'humidité rien ne vaut les isolants !

Rares sont les fois où l'on a pu bénéficier d'une table à pique-nique.
Au Canada c'est vraiment le gros luxe !
C'est donc dire que la grande majorité des repas sont cuisinés assis par terre.





LES "WET ONES" POUR BÉBÉS: ***

Les fameux Wet Ones sont si utiles quand on a oublié ce qu'est une douche...
Aussi ils sont très utiles pour se nettoyer les mains après tout travail
de mécanique vélo.





LES BAS EN NÉOPRÈNE: *

Il faut croire qu'on fait une bonne vie puisque dans l'ensemble on a eu droit
à du beau temps.  Lors des jours de pluie, portés directement sur la peau,
ils gardent les pieds bien au chaud même s'ils sont mouillés. 
Je considère qu'ils sont plus utiles que les couvre-chaussures qui finissent
toujours par laisser l'eau passer quoi qu'on en dise...
et finalement on se retrouve les pieds gelés.





LES FEUILLES D'EUCALYPTUS:

Parlant de Wet Ones et de bas...c'est le moment de proposer les feuilles
d'eucalyptus pour les personnes qui tombent dans les pommes lorsqu'ils
enlèvent leurs souliers le soir venu.
Il faut choisir les jeunes feuilles bleutées car ce sont les plus odorantes.
Portées toute la journée dans vos souliers, c'est vraiment un gage de bonheur
pour votre conjoint(e) !
Mais pour ce faire, il vous faudra choisir une destination vélo comme
l'Australie, le Portugal et autres pays d'Europe ou certains pays tropicaux.




Il nous fera plaisir de répondre à toutes vos questions techniques concernant
l'équipement de vélo ou de camping qu'on a utilisé pour ce voyage.
Que ce soit pour la cuisine (ex. réchaud), la salle de bain (ex. serviette)
ou la chambre à coucher (ex. tente, matelas, sac de couchage).
N'hésitez pas à nous écrire sur mon adresse courriel.



Légende

*        Disponible chez MEC (Mountain Equipment Coop)
**      Disponible dans les quincailleries
***    Disponible en pharmacie
****  Disponible chez Canadian Tire


Plus souvent qu'autrement, on obtient un meilleur service chez un petit
marchand de vélo. 
Et pour nous, le "Plus Gros des Petits" c'est Bicycles Falardeau !

Maintenant il ne nous reste qu'à donner les "derniers" coups de pédales
pour franchir les quelques 5500 km qui nous séparent du Québec !

Bien sûr, d'autres blogues suivront car il y a tant à découvrir
dans notre propre pays !


A BIENTÔT !





Johanne et Pedro





lundi 19 mai 2014

AUSTRALIE: The Great Ocean Road




Dans un rythme lent
Comme on berce un enfant,
La mer c'est l'immensité
Au goût d'éternité.
 
                                     Johanne L.
 
 
 
The Great Ocean Road...
 
La raison première de notre voyage en Australie...
Laissez-vous bercer par les images qui témoignent de sa beauté.
 













 
 
 
D'EST EN OUEST, LES "MUST" À VOIR ABSOLUMENT !
 
 
GIBSON STEPS:
 
 


TWELVE APOSTLES:






THE RAZORBACK:






ISLAND ARCHWAY:




LOCH ARD GORGE:




C'est ici qu'aurait coulé le Loch Ard en 1878 dans la nuit du premier juin.
Ce tristement célèbre naufrage aurait fait 52 victimes et seulement 2 rescapés. 
D'ailleurs, c'est avec raison qu'on appelle cette région de l'Australie
la "Shipwreck Coast".  Elle s'étend de Cape Otway jusqu'à Port Fairy
sur une distance de 130 km.  Les hauts-fonds marins sont responsables de
tous ces bateaux qui dorment désormais dans le lit de l'océan.






Plaque commémorative du naufrage


MUTTONBIRD ISLAND:




EMBOUCHURE DE SHERBROOKE RIVER:




Pie Huîtrier




SENTINEL ROCK:




THE ARCH:




LONDON BRIDGE:




THE GROTTO:




BAY OF MARTYRS:




BAY OF ISLANDS:






C'EST SI ROMANTIQUE QUE ÇA INSPIRE LES NOUVEAUX MARIÉS...









Johanne et Pedro




 
 


mardi 6 mai 2014

AUSTRALIE: Faits d'hiver




Après un trop court séjour vécu en Nouvelle-Zélande, pays de nature d'une
extrême beauté, nous voilà repartis vers de nouveaux horizons à la découverte
de ce trop grand et énigmatique pays qu'est l'Australie.  Et impossible d'atterrir
à Sydney sans aller admirer l'emblème de la ville: l'Opera House.




Partout il y a de l'animation...et partout aussi des touristes en grand nombre.
Cette contorsionniste en a épaté plus d'un en entrant dans cette boîte de
16 pouces cubes...Mais ce qui est resté gravé le plus dans ma mémoire lors de
ce moment unique est la phrase qu'elle a prononcée devant la foule blasée
juste avant de s'exécuter:

Smile...you're alive» !




Aussi, nous avons renoué un peu avec la nature par une balade
au Jardin Botanique, le poumon vert de la ville.



Cactus en fleur



Cacatoès à huppe jaune
Ils font leur nid dans le creux des arbres.



La nature est parfois étrange...et hostile !

Dans ce jardin, il y a des plantes toutes plus différentes les unes que les autres
mais parfois aux allures plutôt phalliques !











Côté jardin...vue d'ensemble de la ville



Dans ce monde moderne,
on n'arrête pas le progrès...!



Carte de l'Australie
superposée à celle de l'Europe.
Sydney-Adelaïde c'est presque rien !


Après trois jours à relaxer et prendre du bon temps, nos vélos nous montraient
de plus en plus de signes d'impatience !  Il était temps qu'on reparte. 
Immanquablement, la même sensation de bien-être nous envahit au premier
coup de pédale.  En sept semaines, on avait le projet de se rendre jusqu'à
Adelaïde en longeant la côte tout en fuyant la Princes Highway le plus
possible...ce qui n'est pas toujours possible.  Dans ces circonstances, ça donne
lieu à des journées de vélo où il est plutôt difficile de se détendre, les mains
crispées sur le guidon et l'œil dans le rétroviseur à surveiller ces fous furieux
qui sortent des villes pour la longue fin de semaine de Pâques...
Par chance qu'on rencontre souvent de gentils cyclistes qui nous informent de
l'existence d'alternatives en empruntant des pistes cyclables dans la forêt,
et ce parfois sur 100 km de distance.



Comme c'est bon de rouler sur les aiguilles de pin...




                                                                               

                                                                        Le meilleur miroir ne reflète pas
                                                                               l'autre côté des choses.
                                                                             
                                                                                            Proverbe Japonais
                                                                                                                




Après plus de 3 ans de vélo,
Pedro est encore et sera toujours mon cycliste préféré !


Il est clair qu'à notre décision de venir en Australie correspondait le souhait
de voir des plages immenses où les jeunes viennent surfer et aussi pouvoir
observer la faune et la flore souvent endémique de ce pays bien spécial. 
Mais la principale raison était bien sûr de pédaler la mythique
"Great Ocean Road" de Torquay jusqu'à Allansford.  On était alors bien loin
de s'imaginer que les Australiens étaient si accueillants !


 





 


Fleurs d'Eucalyptus sideroxylon



Fruit d'Eucalyptus sideroxylon





Ibis blancs d'Australie





Qui pêchera le premier poisson ?



C'EST MOI !!





Céréopses cendrés en plein ébat amoureux





Martin-chasseur géant



La force de la nature:
Champignons qui poussent à travers l'asphalte !




Il y a eu les moutons...
et maintenant ce sont les kangourous !



Galah





Méliphage de Nouvelle-Hollande



Par un bel après-midi,
un bain de pattes pour ces oiseaux de rivages.





C'est l'automne et l'hiver est à nos portes...



Le meilleur ami des personnes âgées !


On tient à vous présenter toutes ces généreuses
personnes qui nous ont si chaleureusement
accueillies à la maison:



Meg & Peter


Sur notre route, on rencontre toujours des gens qui ont la gentillesse de nous
informer des plus beaux endroits à voir et parfois même des petits coins bien
cachés où l'on peut déguster les spécialités de la région. 
Pour des cyclistes affamés, ça ne tombe jamais dans l'oreille des sourds...!
C'est donc lors d'une telle rencontre qu'on s'est retrouvés à la pointe de
Tuross Head à déguster un bon fish and chips !  Sur le quai incliné en guise de
terrasse, nos voisins de table (Meg & Peter) fort sympathiques nous ont fait la
conversation pendant une bonne heure.  Juste avant de quitter, ils nous ont
gentiment invités à prendre une douche à la maison (on devait sentir le hareng)
et pourquoi pas un bon repas suivi d'un lit douillet ?  Même si cela impliquait
de revenir sur nos pas de 5 km, ça valait vraiment la peine puisqu'ils nous
ont reçus comme des rois !  MERCI MEG & PETER !



Patricia & Donald


C'est toujours en fin d'après-midi qu'on commence à vouloir repérer un endroit
bien tranquille à l'abri des regards indiscrets pour passer la nuit. 
Malheureusement, ce jour-là on s'est retrouvés dans un endroit trop touristique
ce qui fait que le moindre bout de plage ou de "rest area" qui aurait fait
l'affaire était accompagné d'une affiche interdisant très clairement de camper.
Juste au moment où on s'était arrêtés pour prendre ensemble une décision,
Patricia et Donald sont arrivés en vélo et nous ont demandé ce qu'on faisait là. 
Leur expliquant la situation, sans hésiter et d'une façon spontanée ils nous ont
invités à aller chez eux.  On avait déjà plus de 60 km de côtes dans le corps...
et leur maison "n'était" qu'à 15 km de là.  Je suis passée très près de refuser
cette belle opportunité car je commençais à être trop fatiguée.  Mais quand
Patricia nous a demandé si on aimait le Risotto au poulet et champignons...
j'ignore encore pourquoi, mais il me semble qu'un petit regain d'énergie se
fit soudainement sentir !  MERCI PATRICIA & DONALD !


Le lendemain dans un petit café après 17 km
 sur la piste cyclable sous une forte pluie.
Ils tenaient à nous accompagner malgré ce temps horrible.



Ann & Peter


C'est sur sa route que cette grande femme (Ann) a reconnu notre drapeau alors
qu'on était concentrés à prendre en photo des vignobles.  Elle est donc sortie
de sa voiture pour nous dire que sa fille était actuellement au Canada. 
Tout au long de la conversation, elle nous a demandé si on avait un endroit
pour dormir.  Dans la négative (puisqu'on ne planifie jamais rien d'avance),
elle a eu la spontanéité de nous offrir l'hospitalité en profitant ainsi de
l'absence de sa fille pour nous prêter son lit !  Elle nous a fait visiter son petit
coin de paradis en allant marcher sur le bord de la plage déserte.  Plus tard,
elle est revenue avec trois boîtes de pizzas toutes plus succulentes les unes
que les autres...miam miam !  MERCI ANN & PETER !


Jan avec son chien
 et son mari Carl (absent sur la photo)


L'automne est arrivé.  C'est synonyme de froid, de vent et de pluie... fréquente.
Jamais je n'aurais cru qu'on pouvait tant geler en Australie.  On a bien profité
de la bonne saison quand on était en Nouvelle-Zélande, maintenant on se rend
compte qu'on n'a pas choisi la meilleure des régions à visiter en cette période
de l'année...Ce qui fait qu'un "bel" après-midi, on est arrivés tout dégoulinants
et un peu grelottants au Centre d'information touristique afin d'essayer de
trouver un toit pour se réchauffer, se sécher et surtout laver notre linge. 
La dame n'étant pas trop débrouillarde, je suis restée passablement longtemps
dans le hall d'entrée surveillant les vélos tandis que Pedro faisait de son mieux
pour avoir des infos.  Pour tromper le froid, j'essayais de me distraire en
regardant les passants déambuler sur le trottoir observant nos vélos d'un
drôle d'œil.  A l'occasion ils jetaient un regard dans ma direction,
devinant bien que les gens dont ils prenaient en pitié s'étaient réfugiés à
l'intérieur. 
Certains y allaient d'un ridicule: -« It's a wet day to ride a pushbike...hey » ?

Soudainement une dame au parapluie jaune passa à son tour, mais à la
différence qu'après 1 seconde d'hésitation fit quelques pas de reculons. 
Elle me dit qu'elle avait déjà fait du cyclotourisme en Italie avec son mari et
lors de certaines occasions ils avaient été très bien accueillis dans des familles. 
Pour cette raison, Jan se sentait un peu redevable.  Elle se trouvait justement
devant deux pauvres cyclistes détrempés, occasion en or de faire la bonne
samaritaine.  Sur le plan de la ville, elle marqua l'endroit de sa maison qui
n'était en fait qu'à 5 km de là.  Dès notre arrivée, une bonne douche chaude
nous attendait.  Elle a eu la gentillesse de nous prêter sa laveuse pour enlever
un peu de poids à notre montagne de linge sale accumulé depuis déjà trop
longtemps.  Totalement en confiance, elle nous laissa seuls avec le chien,
les deux chats et une marmite de bonne soupe chaude pendant qu'elle
s'absenta quelques heures pour son cours de peinture.  Deux heures plus tard,
c'est Carl son mari, revenant du travail qui prit la relève pour nous faire la
conversation le reste de la soirée.  Une autre nuit où l'on est tombés
comme des bûches jusqu'au lendemain matin !  MERCI JAN & CARL !




Ces moments chaleureux partagés avec les gens d'ici ont été tellement
appréciés surtout après quelques jours consécutifs de pluie et de froid à
cuisiner dehors et à dormir dans l'humidité.
On se remémore alors ce que c'était jadis le confort d'une maison...

D'ailleurs la dernière photo me rappelle ce que je peux vivre parfois comme
sentiment d'insécurité lorsqu'on doit se décider assez rapidement à piquer la
tente "quelque part" car la noirceur gagne du terrain rapidement.

Ça donne parfois lieu à des dialogues comme celui-ci:

Johanne:  - «Chut...Pedro, il y a de la lumière».
Pedro:      - «Ça doit être une auto qui s'est arrêtée sur le bord de la route».
Johanne:  - «Ben non ça ne se peut pas, la lumière sur la tente baisse
                      d'intensité et remonte graduellement».
Pedro:      - «Alors, ça doit être des marcheurs qui sont arrivés au "rest area"
                     pour prendre une pause».
Johanne:  - «Ils ne marcheraient pas à la noirceur comme ça...voyons !».
Pedro:      - «C'est peut-être juste une caravane qui s'est arrêtée en même
                      temps qu'une auto passait et on ne l'a pas entendue arriver. 
                     La lumière à l'intérieur du véhicule diminue peut-être
                     graduellement quand ils l'éteignent».
Johanne:  - «Bouge pas, je vais ouvrir doucement le "zipper" pour voir»...
Johanne:  - «Y'a personne, c'est noir et je ne vois rien».
Johanne:  - «Hey...ça le fait encore.  Regarde l'ombre des feuilles sur la tente»!
Pedro:      - «Bouge pas, je vais regarder de mon côté».
Pedro:      - «Ahh...c'est juste la lune qui passe entre les nuages» !!


Quand on est tous seuls au milieu de nulle part et qu'on sait qu'on n'a pas
le droit d'être là, ça m'arrive de vivre de l'insécurité.  Car dans l'éventualité où
le propriétaire du terrain se pointerait, plier la tente et ramasser toutes nos
affaires à la pluie à 11 heures du soir pour aller je ne sais où, c'est pas
vraiment intéressant...

Par contre, nos préoccupations sont bien minimes si on compare nos petites
misères à celles de ce jeune moine d'origine Anglaise, qui vit maintenant en
Australie après avoir séjourné 7 ans en Thaïlande.  Depuis Melbourne, tous
les jours il marche la distance qu'on fait en moyenne en vélo (60 km) avec
pour seul compagnon son petit sac à dos contenant une tente, un peu de linge
et quelques effets personnels. 
Selon la branche du Bouddhisme à laquelle il adhère, il n'a droit qu'à un seul
repas par jour qui doit être pris avant que midi ne sonne.  Pour se nourrir,
il doit compter obligatoirement sur la générosité quotidienne des passants car
il ne peut conserver de la nourriture pour le lendemain. 

On souhaite qu'il ait réussi à relever le défi personnel
de se rendre à Sydney sans trop de mauvais temps.


 
         
Il y a deux sortes de gens:
ceux qui peuvent être heureux
et ne le sont pas,
et ceux qui cherchent
le bonheur sans le trouver.
 
                                                   Proverbe Arabe                            

                                                                               


Johanne et Pedro