mardi 7 mai 2013

CHILI: C'est long longtemps...



Vingt-et-une fois plus long que large, avec à l'ouest l'océan Pacifique, au nord la zone désertique, à l'est la cordillère des Andes et au sud le froid et la glace, pas étonnant que dans ce pays contrasté les chiliens se sentent un peu isolés comme sur une île...Cela expliquerait semble-t-il la triste mine des gens, selon les dires d'un monsieur rencontré sur notre route.
Pourtant, des mines au Chili c'est pas ce qui manque.
Mines de cuivre surtout mais aussi mines d'or, ce qui devrait tôt faire de les rendre heureux car ce sont des emplois payants quoique très durs physiquement...à croire que l'argent ne fait pas le bonheur !


Minerai brut.
 Le bleu c'est du cuivre


Village minier


On en apprend tous les jours !!


Chemin faisant, au cours du mois passé nous avons parcouru et apprécié plusieurs régions différentes, privilégiant comme toujours les petites routes tranquilles pavées de Bischofita . 
A notre grand plaisir, le Chili est un pays resté sauvage et la nature est grandiose !

Suivez-nous dans ce bref aperçu des clichés que nous avons pris en souvenir de cette belle aventure:


ALLANT VERS LA MER:





Dans une vallée près de Huasco,
des oliviers à profusion.





RÉGION CÔTIÈRE:






Village de Puerto Viejo...
Succulent souvenir d'Empanadas aux Ostiones !




                                                                                   La pierre s'érode,
                                                                             l'homme ne change pas.

                                                                                                 Proverbe Yéménite


Les Salines




En voilà une qui est en sécurité !!!




Visage masqué...mais où a-t-il mis sa cape noire et son épée ??
Je viens de réaliser que "Zorro" est le nom espagnol de renard...
Mon enfance me rattrape dans mes souvenirs !



Ici c'est plutôt le village qui est désertique...


 
 
Traverse de Guanacos...
Attendons qu'ils passent !


Quand les rayons s'étirent en fin de journée...
c'est pas chaud je vous dis !



"Moi mes souliers ont beaucoup voyagé"...
(Merci Denis pour ta bonne idée)!


Dans le charmant petit village de Taltal, il y a de superbes artistes.


Mais la plus grande artiste de toutes c'est encore la nature !


Chut...ne la dérangez pas, elle médite !



PARC NATIONAL "PAN DE AZUCAR":










J'imagine que sur la lune ce doit être un peu comme ça...


Mimétisme presque parfait...
Darwin, ce génie, a toujours eu raison !


C'est le temps pour un bon gruau-pommes-raisins secs-cannelle !


On se sent vraiment au milieu de nulle part...


Non...ce ne sont pas des bouses de vache
mais bien des cactus typiques de ce Parc National !




Des Suisses en voyage pour un an.
Rencontrés à quatre reprises sur notre route !


Mais peu importe le paysage et les routes empruntées, on s'étonne toujours de la même constante: les trop nombreux accidents de la route...et quand ce sont des enfants qui meurent, ça donne toujours un peu froid dans le dos.


Camionneur d'environ trente ans décédé en 2012
Tous ses pneus sont là en souvenir de ce triste événement...


Au coin d'une route hasardeuse, toutes les plaques d'immatriculation
 des personnes décédées...et la croix est garnie des deux côtés.
Incroyable mais vrai...


Fillette de 6 ans décédée elle aussi sur la route...



NOTRE TRAVERSÉE DU DÉSERT D'ATACAMA:



On profite des dernières vues sur la côte.




Il y a une profusion d'oiseaux aquatiques sur ce rocher.


Et même ici un petit groupe de cinq canards !!


Dernier dodo à Paposo avant les trois jours prévus dans le désert.




Avec un compagnon de voyage maniaque de cartes routières et de dénivelés sur "Google Map" comme Pedro peut l'être, il n'y a pas de doutes qu'on savait où on s'en allait !
Après avoir fait une brève évaluation des besoins en eau dans le village de Paposo, on est partis avec 16,5 litres d'eau en tout et partout pour ce trajet de 170 km.  A la fin du premier jour, après une ascension de 1600 mètres en 18 km, notre réserve avait déjà chuté de 9 litres...Il restait donc 7,5 litres pour les deux jours restants, soit 138 km. 
On a donc enlevé les soupes et les tisanes du menu.  Ont été ensuite bannis les riz et pâtes utilisant "beaucoup" trop d'eau pour la cuisson.  L'utilisation du papier de toilette faisait office de lavage de vaisselle...et bien évidemment pas question de se faire un brin de toilette !


Enfin notre premier Guanaco !


Pedro commence à être brûlé...
et stressé de peur de manquer d'eau.


C'est à partir de ce moment qu'il a eu l'idée d'adopter la méthode "hydratation des muqueuses" pour profiter au maximum de l'eau disponible.  Voici la méthode:  Prendre un peu d'eau et la garder une bonne minute en la faisant passer partout dans sa bouche, puis la déguster lentement...

On a même eu un instant d'espoir pensant trouver de d'eau, mais en vain...
Car parfois, le long de la route lorsqu'il y a un monument aux morts, il y a un gros bidon qui sert de réserve afin d'arroser à l'occasion les arbustes décoratifs.  Peine perdue, il était vide depuis longtemps...


La seule plante aperçue tout au long des 170 km.


Et malheureusement il y en a qui ne passent pas au-travers...


Mon besoin de solitude est assez comblé disons...


                                                                          La vraie sagesse se trouve
                                                                                     loin des gens
                                                                             dans la grande solitude.

                                                                                                  Proverbe Inuit


Le premier soir on est arrivés à la noirceur dépourvus d'énergie pour cuisiner quoi que ce soit.
Affiché dans la tente on pouvait lire sur le menu: Pains pitas au beurre d'arachides et miel, barre tendre et deux gorgées d'eau, pas plus.


Où est-elle la petite voiture qui s'en vient ?


Ouf...je commence à être pas mal fatiguée moi...
- "Qu'est-ce qui te reste à manger comme collation" ??



- "Regarde Pedro ce qui s'en vient"...
Une chance qu'on est pas passés par cette route-là !
 




Cette nuit-là, la nature a voulu nous prouver une fois de plus que c'est elle qui est la plus forte.
En effet, les infimes trous de notre moustiquaire anti-brûlots ont été comme une vraie passoire pour tout ce sable qui s'est infiltré dans notre tente...


Yé...on a réussi !!  On est enfin rendus au sommet !
Il ne reste qu'à descendre en se laissant aller...ou presque.


Finalement, on avait "bien planifié" nos réserves d'eau car 10 minutes avant d'arriver à la civilisation dans un poste d'essence, j'ai bu ma dernière gorgée !!
Pas besoin d'expliquer longuement qu'on a bu un litre et demi de jus d'orange bien froid en quelques minutes seulement !

Traverser le désert d'Atacama représentait un défi pour nous deux.  Pour tout cycliste qui passe par le Chili c'est presqu'un incontournable.  Mais l'idée que je m'en faisais est très différente de la réalité puisqu'il y a quand même du sable, mais ce désert est surtout peuplé de montagnes complètement nues et arrondies, sans aucune végétation.  C'est un magnifique endroit sauvage très bien préservé.

Ce fût une belle expérience qu'on est pas prêts d'oublier ! 
Mais ce vécu nous fait surtout réaliser une fois de retour dans l'abondance,
à quel point malheureusement on gaspille l'eau.

ET SANS EAU, ÇA PEUT ÊTRE LONG LONGTEMPS......




Johanne et Pedro