mardi 6 mai 2014

AUSTRALIE: Faits d'hiver




Après un trop court séjour vécu en Nouvelle-Zélande, pays de nature d'une
extrême beauté, nous voilà repartis vers de nouveaux horizons à la découverte
de ce trop grand et énigmatique pays qu'est l'Australie.  Et impossible d'atterrir
à Sydney sans aller admirer l'emblème de la ville: l'Opera House.




Partout il y a de l'animation...et partout aussi des touristes en grand nombre.
Cette contorsionniste en a épaté plus d'un en entrant dans cette boîte de
16 pouces cubes...Mais ce qui est resté gravé le plus dans ma mémoire lors de
ce moment unique est la phrase qu'elle a prononcée devant la foule blasée
juste avant de s'exécuter:

Smile...you're alive» !




Aussi, nous avons renoué un peu avec la nature par une balade
au Jardin Botanique, le poumon vert de la ville.



Cactus en fleur



Cacatoès à huppe jaune
Ils font leur nid dans le creux des arbres.



La nature est parfois étrange...et hostile !

Dans ce jardin, il y a des plantes toutes plus différentes les unes que les autres
mais parfois aux allures plutôt phalliques !











Côté jardin...vue d'ensemble de la ville



Dans ce monde moderne,
on n'arrête pas le progrès...!



Carte de l'Australie
superposée à celle de l'Europe.
Sydney-Adelaïde c'est presque rien !


Après trois jours à relaxer et prendre du bon temps, nos vélos nous montraient
de plus en plus de signes d'impatience !  Il était temps qu'on reparte. 
Immanquablement, la même sensation de bien-être nous envahit au premier
coup de pédale.  En sept semaines, on avait le projet de se rendre jusqu'à
Adelaïde en longeant la côte tout en fuyant la Princes Highway le plus
possible...ce qui n'est pas toujours possible.  Dans ces circonstances, ça donne
lieu à des journées de vélo où il est plutôt difficile de se détendre, les mains
crispées sur le guidon et l'œil dans le rétroviseur à surveiller ces fous furieux
qui sortent des villes pour la longue fin de semaine de Pâques...
Par chance qu'on rencontre souvent de gentils cyclistes qui nous informent de
l'existence d'alternatives en empruntant des pistes cyclables dans la forêt,
et ce parfois sur 100 km de distance.



Comme c'est bon de rouler sur les aiguilles de pin...




                                                                               

                                                                        Le meilleur miroir ne reflète pas
                                                                               l'autre côté des choses.
                                                                             
                                                                                            Proverbe Japonais
                                                                                                                




Après plus de 3 ans de vélo,
Pedro est encore et sera toujours mon cycliste préféré !


Il est clair qu'à notre décision de venir en Australie correspondait le souhait
de voir des plages immenses où les jeunes viennent surfer et aussi pouvoir
observer la faune et la flore souvent endémique de ce pays bien spécial. 
Mais la principale raison était bien sûr de pédaler la mythique
"Great Ocean Road" de Torquay jusqu'à Allansford.  On était alors bien loin
de s'imaginer que les Australiens étaient si accueillants !


 





 


Fleurs d'Eucalyptus sideroxylon



Fruit d'Eucalyptus sideroxylon





Ibis blancs d'Australie





Qui pêchera le premier poisson ?



C'EST MOI !!





Céréopses cendrés en plein ébat amoureux





Martin-chasseur géant



La force de la nature:
Champignons qui poussent à travers l'asphalte !




Il y a eu les moutons...
et maintenant ce sont les kangourous !



Galah





Méliphage de Nouvelle-Hollande



Par un bel après-midi,
un bain de pattes pour ces oiseaux de rivages.





C'est l'automne et l'hiver est à nos portes...



Le meilleur ami des personnes âgées !


On tient à vous présenter toutes ces généreuses
personnes qui nous ont si chaleureusement
accueillies à la maison:



Meg & Peter


Sur notre route, on rencontre toujours des gens qui ont la gentillesse de nous
informer des plus beaux endroits à voir et parfois même des petits coins bien
cachés où l'on peut déguster les spécialités de la région. 
Pour des cyclistes affamés, ça ne tombe jamais dans l'oreille des sourds...!
C'est donc lors d'une telle rencontre qu'on s'est retrouvés à la pointe de
Tuross Head à déguster un bon fish and chips !  Sur le quai incliné en guise de
terrasse, nos voisins de table (Meg & Peter) fort sympathiques nous ont fait la
conversation pendant une bonne heure.  Juste avant de quitter, ils nous ont
gentiment invités à prendre une douche à la maison (on devait sentir le hareng)
et pourquoi pas un bon repas suivi d'un lit douillet ?  Même si cela impliquait
de revenir sur nos pas de 5 km, ça valait vraiment la peine puisqu'ils nous
ont reçus comme des rois !  MERCI MEG & PETER !



Patricia & Donald


C'est toujours en fin d'après-midi qu'on commence à vouloir repérer un endroit
bien tranquille à l'abri des regards indiscrets pour passer la nuit. 
Malheureusement, ce jour-là on s'est retrouvés dans un endroit trop touristique
ce qui fait que le moindre bout de plage ou de "rest area" qui aurait fait
l'affaire était accompagné d'une affiche interdisant très clairement de camper.
Juste au moment où on s'était arrêtés pour prendre ensemble une décision,
Patricia et Donald sont arrivés en vélo et nous ont demandé ce qu'on faisait là. 
Leur expliquant la situation, sans hésiter et d'une façon spontanée ils nous ont
invités à aller chez eux.  On avait déjà plus de 60 km de côtes dans le corps...
et leur maison "n'était" qu'à 15 km de là.  Je suis passée très près de refuser
cette belle opportunité car je commençais à être trop fatiguée.  Mais quand
Patricia nous a demandé si on aimait le Risotto au poulet et champignons...
j'ignore encore pourquoi, mais il me semble qu'un petit regain d'énergie se
fit soudainement sentir !  MERCI PATRICIA & DONALD !


Le lendemain dans un petit café après 17 km
 sur la piste cyclable sous une forte pluie.
Ils tenaient à nous accompagner malgré ce temps horrible.



Ann & Peter


C'est sur sa route que cette grande femme (Ann) a reconnu notre drapeau alors
qu'on était concentrés à prendre en photo des vignobles.  Elle est donc sortie
de sa voiture pour nous dire que sa fille était actuellement au Canada. 
Tout au long de la conversation, elle nous a demandé si on avait un endroit
pour dormir.  Dans la négative (puisqu'on ne planifie jamais rien d'avance),
elle a eu la spontanéité de nous offrir l'hospitalité en profitant ainsi de
l'absence de sa fille pour nous prêter son lit !  Elle nous a fait visiter son petit
coin de paradis en allant marcher sur le bord de la plage déserte.  Plus tard,
elle est revenue avec trois boîtes de pizzas toutes plus succulentes les unes
que les autres...miam miam !  MERCI ANN & PETER !


Jan avec son chien
 et son mari Carl (absent sur la photo)


L'automne est arrivé.  C'est synonyme de froid, de vent et de pluie... fréquente.
Jamais je n'aurais cru qu'on pouvait tant geler en Australie.  On a bien profité
de la bonne saison quand on était en Nouvelle-Zélande, maintenant on se rend
compte qu'on n'a pas choisi la meilleure des régions à visiter en cette période
de l'année...Ce qui fait qu'un "bel" après-midi, on est arrivés tout dégoulinants
et un peu grelottants au Centre d'information touristique afin d'essayer de
trouver un toit pour se réchauffer, se sécher et surtout laver notre linge. 
La dame n'étant pas trop débrouillarde, je suis restée passablement longtemps
dans le hall d'entrée surveillant les vélos tandis que Pedro faisait de son mieux
pour avoir des infos.  Pour tromper le froid, j'essayais de me distraire en
regardant les passants déambuler sur le trottoir observant nos vélos d'un
drôle d'œil.  A l'occasion ils jetaient un regard dans ma direction,
devinant bien que les gens dont ils prenaient en pitié s'étaient réfugiés à
l'intérieur. 
Certains y allaient d'un ridicule: -« It's a wet day to ride a pushbike...hey » ?

Soudainement une dame au parapluie jaune passa à son tour, mais à la
différence qu'après 1 seconde d'hésitation fit quelques pas de reculons. 
Elle me dit qu'elle avait déjà fait du cyclotourisme en Italie avec son mari et
lors de certaines occasions ils avaient été très bien accueillis dans des familles. 
Pour cette raison, Jan se sentait un peu redevable.  Elle se trouvait justement
devant deux pauvres cyclistes détrempés, occasion en or de faire la bonne
samaritaine.  Sur le plan de la ville, elle marqua l'endroit de sa maison qui
n'était en fait qu'à 5 km de là.  Dès notre arrivée, une bonne douche chaude
nous attendait.  Elle a eu la gentillesse de nous prêter sa laveuse pour enlever
un peu de poids à notre montagne de linge sale accumulé depuis déjà trop
longtemps.  Totalement en confiance, elle nous laissa seuls avec le chien,
les deux chats et une marmite de bonne soupe chaude pendant qu'elle
s'absenta quelques heures pour son cours de peinture.  Deux heures plus tard,
c'est Carl son mari, revenant du travail qui prit la relève pour nous faire la
conversation le reste de la soirée.  Une autre nuit où l'on est tombés
comme des bûches jusqu'au lendemain matin !  MERCI JAN & CARL !




Ces moments chaleureux partagés avec les gens d'ici ont été tellement
appréciés surtout après quelques jours consécutifs de pluie et de froid à
cuisiner dehors et à dormir dans l'humidité.
On se remémore alors ce que c'était jadis le confort d'une maison...

D'ailleurs la dernière photo me rappelle ce que je peux vivre parfois comme
sentiment d'insécurité lorsqu'on doit se décider assez rapidement à piquer la
tente "quelque part" car la noirceur gagne du terrain rapidement.

Ça donne parfois lieu à des dialogues comme celui-ci:

Johanne:  - «Chut...Pedro, il y a de la lumière».
Pedro:      - «Ça doit être une auto qui s'est arrêtée sur le bord de la route».
Johanne:  - «Ben non ça ne se peut pas, la lumière sur la tente baisse
                      d'intensité et remonte graduellement».
Pedro:      - «Alors, ça doit être des marcheurs qui sont arrivés au "rest area"
                     pour prendre une pause».
Johanne:  - «Ils ne marcheraient pas à la noirceur comme ça...voyons !».
Pedro:      - «C'est peut-être juste une caravane qui s'est arrêtée en même
                      temps qu'une auto passait et on ne l'a pas entendue arriver. 
                     La lumière à l'intérieur du véhicule diminue peut-être
                     graduellement quand ils l'éteignent».
Johanne:  - «Bouge pas, je vais ouvrir doucement le "zipper" pour voir»...
Johanne:  - «Y'a personne, c'est noir et je ne vois rien».
Johanne:  - «Hey...ça le fait encore.  Regarde l'ombre des feuilles sur la tente»!
Pedro:      - «Bouge pas, je vais regarder de mon côté».
Pedro:      - «Ahh...c'est juste la lune qui passe entre les nuages» !!


Quand on est tous seuls au milieu de nulle part et qu'on sait qu'on n'a pas
le droit d'être là, ça m'arrive de vivre de l'insécurité.  Car dans l'éventualité où
le propriétaire du terrain se pointerait, plier la tente et ramasser toutes nos
affaires à la pluie à 11 heures du soir pour aller je ne sais où, c'est pas
vraiment intéressant...

Par contre, nos préoccupations sont bien minimes si on compare nos petites
misères à celles de ce jeune moine d'origine Anglaise, qui vit maintenant en
Australie après avoir séjourné 7 ans en Thaïlande.  Depuis Melbourne, tous
les jours il marche la distance qu'on fait en moyenne en vélo (60 km) avec
pour seul compagnon son petit sac à dos contenant une tente, un peu de linge
et quelques effets personnels. 
Selon la branche du Bouddhisme à laquelle il adhère, il n'a droit qu'à un seul
repas par jour qui doit être pris avant que midi ne sonne.  Pour se nourrir,
il doit compter obligatoirement sur la générosité quotidienne des passants car
il ne peut conserver de la nourriture pour le lendemain. 

On souhaite qu'il ait réussi à relever le défi personnel
de se rendre à Sydney sans trop de mauvais temps.


 
         
Il y a deux sortes de gens:
ceux qui peuvent être heureux
et ne le sont pas,
et ceux qui cherchent
le bonheur sans le trouver.
 
                                                   Proverbe Arabe                            

                                                                               


Johanne et Pedro


 
 

8 commentaires:

  1. Et bien voilà, une belle promenade en Australie.
    C'est chouette l'hospitalité.
    Prenez bien soin de vous et au prochain blogue
    Jean Yves et Michelle

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  2. Superbe récit comme d'habitude :) Et quelles photos !!!
    Vous nous faites voyager.
    Gros bisous de Bruxelles, prenez soin de vous 2
    Jovy

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  3. Ahhh comme il est bon de vous lire et d'admirer vos photos! Mille mercis pour ce temps que vous prenez pour nous partager votre périple. J'ai hâte au prochain déjà!
    Gros calin à vous deux.
    Chantal B.

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  4. Wow! Un seul repas par jour.... Une chance qu'il n'est pas en vélo!

    Bonne route,

    Paul.

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  5. Des amis de mon fils partiront en Australie pour la prochaine année. Je vais leur parler de ce blogue! Je suis toujours impressionnée lorsque je lis dans quelles conditions vous êtes parfois... Dire que moi, en camping, j'apporte ma couverture de flanelle... un peu princesse n'est-ce pas?
    Ghislaine xxx

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  6. comme c st bon de vous revoir sur la route de votre VIE ....merci de nous faire partager votre aventure australienne .prenez soin de vous comme vous prenez soin de nous en publiant ces merveilleuse photos ...je vous embrasse

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  7. Hi!

    I am a little confused. Your latest blog says that you are in Vancouver. It also appears to say that your trip is over but I thought you lived in Quebec? Can you clear this up for me?

    And now for my technical questions. I know that you carried a camera and a laptop or tablet. How did you charge them?

    And when you stopped to sightsee or take a boat like when in Vietnam, how did you secure your bikes and equipment?

    Lastly, did you use a water filter or just buy plastic bottles of water?

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    Réponses
    1. Hi,

      Thanks for sending us a comment with so many questions !

      We are french canadians living in Québec, Canada.
      But when i wrote the last blog, we were in Vancouver about to begin to cross Canada from west to east. If you return at the end of this last blog, you'll read that we will pedal the last 5500 km intil Québec.
      So, our travel will finish probably in september.

      We have two cameras with 6 extra batteries. Also, our laptop comes with 1 extra battery. We charge them when we go in campgrounds or small hotels.

      When we want to visit a city, take a boat when in Vietnam for example, we just let all our equipment (bikes and all the luggage) in a hotel's room or in the hotel's storage room for free.

      We carried a water filter but we used it only once...Also, it's so heavy !
      In Asian countries where tap water is dangerous for our health, we used to buy plastic bottles of water which are very cheap and available everywhere. In other countries where the water is safer (New-Zealand, Australia etc...), we drink tap water. If we have a doubt, we just add 2 pills of Aquatabs per 1,5 litre of water. We need to wait half an hour before we drink it.

      I hope my answers helped you.

      Have a nice bike trip !
      Johanne

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