mardi 5 juin 2012

CHINE: 您好!





Aux portes de la Chine !!  Moi qui dans mon imaginaire ai toujours considéré ce pays très mythique, comme inaccessible…le bout du monde quoi !  Eh bien nous y voilà !!
Sitôt la frontière passée, une toute nouvelle adaptation nous attendait…et de pied ferme !  Car se débrouiller avec les panneaux indicateurs sur la route…c’est carrément du chinois !
-« D’après toi c’est à gauche ou à droite» ???  Par chance que Pedro a un bon sens d’observation et d’un seul coup d’œil peut distinguer d’infimes détails dans ces hiéroglyphes.  Dans le doute, je sors ma boussole qui, je l’avoue n’a jamais autant servie!
Se dirigeant pourtant toujours vers le nord, la chaleur écrasante et l’humidité ne nous abandonnent pas pour autant…Depuis déjà cinq mois qu’on surexploite nos glandes sudoripares, c’est d’un commun accord qu’on décide de voler vers le grand nord chinois.  Harbin est notre destination, mais l’avion le plus proche se prend à Nanning.  Je me surprends souvent de dire à Pedro : –« Si on peut geler»!



C’est avec désenchantement qu’on est arrivés à Nanning après 62 km/188km de routes en chantier.  L’environnement est laid partout où notre regard se pose.  L’eau et la nourriture sont difficiles à trouver et surtout, les gens sont loin d’être sympathiques à notre égard.  On les salue joyeusement  d’un –« Knee how »! (bonjour!) et personne ne répond ni n’envoie la main…Ils restent de glace en affichant un air bête.
On a l’impression d’être passés dans une zone vraiment particulière car dans la même journée on a vu un couple assis sur le bord de la route au milieu de nulle part qui avait étrangement une physionomie d’australopithèque!  Quelques heures plus tard une sorte d’homme des cavernes à demi caché dans un fossé observant les gens d’un regard hagard…Le lendemain j’ai vu l’Homme de Pékin !  Comme un animal qui a peur, une femme qui marchait dans la rue s’est écrasée par terre dès qu’elle nous a vus…!!  Décidément, à ce jour les chinois ne nous avaient pas beaucoup épatés…




C’est d’ici qu’on s’envole vers Harbin, ville située au nord de la Chine et réputée pour ses palais de glace.  C’est là qu’on pourra enfin mieux respirer.  On pourra dépoussiérer nos vêtements chauds car le mercure a baissé de 20 degrés et le taux d’humidité n’a rien à voir !

  

 Depuis, c’est un tout autre Univers qui nous réconcilie avec la découverte de ce nouveau peuple!  Dans cette ville très moderne et surpeuplée, les gens sont souriants, curieux et contents de nous voir si bien que tout le monde veut nous prendre en photo !  A ma grande surprise, je suis même rendue la coqueluche des chinoises.  Sur notre passage, ce ne sont plus les hommes qui me regardent mais bien les femmes et celles avec qui j’ai l’occasion d’échanger quelques mots d’anglais me disent d’un air admiratif –« Very beautiful »!!  Je représente probablement leur idéal de la femme blanche occidentale.
Very beautiful est aussi la Cathédrale Ste-Sophia dont l’architecture est d’influence russe.  L’intérieur laissé à l’abandon est cependant moins réjouissant…

  



Presque partout où l’on va, c’est facile de constater que la Chine est un pays prospère et en développement à vitesse grand V.  C’est impressionnant de voir le nombre de grues et d’édifices en construction dans la moindre petite ou grande ville.  C’est donc avec plaisir qu’on s’est sauvés vers la campagne avec ses paysages plus bucoliques.

 Ici, plus que jamais c’est la campagne avec son milieu agricole omniprésent, ses routes parfois abimées et surtout ses rizières à perte de vue pendant des jours et des jours !










 








Encore plus à la campagne qu’à la ville, les gens sont accueillants et très généreux.  Qu’on s’arrête le midi pour manger dans un petit resto ou qu’on demande simplement l’hospitalité pour monter notre tente pour la nuit, c’est unanime ils veulent tous un souvenir de notre passage dans leur cellulaire !  Ce qui donne lieu au quotidien à des photos de groupe avec tous les membres du personnel ou la moitié du village !

 







Lors de ces belles rencontres, c’est étonnant de voir la constante dans les questions qui nous sont spontanément posées, la première étant la plus difficile et délicate à répondre à savoir : d’où on vient ?  On vient du Canada, mais on parle français à la maison.  Essayez-donc de leur expliquer ça!  On est des canadiens-français-québécois-d’Amérique Française…!!  Qui n’a pas encore vu Elvis Gratton ???  Quand ils font semblant d’avoir compris, ils veulent savoir où on s’en va comme ça avec tout notre attirail.  –« Tu as quel âge »? vient tout de suite après, puis –« Êtes-vous mariés »? et finalement –« As-tu des enfants »?

Des bons Samaritains nous aident parfois à trouver notre route et vont même jusqu’à nous aider à se trouver un endroit où passer la nuit…sauf que parfois il est préférable de ne pas avoir d’interprètes qui tentent de convaincre le propriétaire du terrain de nous laisser monter la tente...La police n’aurait pas eu à nous déloger de là en nous escortant vers l’hôtel le plus proche à peine une heure après qu’on soit tombés dans les bras de Morphée !  Une mauvaise aventure que je n’ai plus envie de revivre.


 
La vie est faite de hauts et de bas, de positif et de négatif.  Et on dirait qu’à chaque fois qu’un événement très positif ou très négatif arrive, immanquablement comme pour rééquilibrer le tout, l’opposé survient le lendemain.  C’est ce qu’on a vécu en rencontrant  quatre cyclistes sportifs et fort sympathiques.  Ça m’a remise de bonne humeur de l’événement fâcheux arrivé la veille !



PHOTOS QUI NOUS ONT RENDUS HEUREUX, TRISTES OU PLUTÔT PERPLEXES :






Quand nous sommes passés devant, nous n’étions pas certains…
Mais en achetant de l’eau, tristement nous avons eu la confirmation.




 Un chaleureux merci à Pierre Martin qui nous a si gentiment offert de mettre ce blogue en ligne!

Johanne et Pedro